

Une ambiance dédiée à la créativité
Les quatre associés de Richter Dahl Rocha se complètent dans leurs différences. Ils gèrent une grande entreprise d’architectes en laissant un espace à la créativité de chacun. Idea les a interrogés sur leurs réflexions personnelles concernant l’architecture.
Idea: Quand avez-vous su que l’architecture deviendrait votre sujet d’études? Etait-ce déjà un rêve d’enfance?
Jacques Richter (JR): Je suis tombé dedans depuis tout petit, mon père et mon grand-père étaient architectes, je n’ai jamais pensé à une autre alternative.
Ignacio Dahl Rocha (IDR): Il y a aucun architecte dans ma famille. J’ai cherché un domaine où je pouvais combiner mes intérêts artistiques, techniques, sociologiques, et dans l’architecture il y avait tout cela.
Kenneth Ross (KR): L’architecture s’est imposée, cela paraissait assez évident et un peu mystérieux …
Christian Leibbrandt (CL): L’architecture couvre un spectre extrêmement large, des sciences humaines aux sciences dures, techniques. Cela a confirmé mon choix.
Quel projet vous tient le plus à cœur?
KR: Pour moi, c’est toujours le prochain.
JR: Certains projets ont marqué l’histoire du bureau plus que d’autres. Rénover le siège de Nestlé à Vevey était très important. Plus récemment, la réalisation du Swisstech Convention Center, une expérience qui a donné une visibilité importante au bureau.
IDR: A une période nous avons travaillé pour IMD, et deux projets me tiennent particulièrement à cœur: le Meeting Place, un pavillon en bois, le restaurant du campus, et le tout dernier bâtiment le IMD Mærsk Mc-Kinney Møller Center.
CL: Le Quartier des Uttins à Rolle qui a une identité particulière qu’on ressent très fort – ce quartier mixte habitation et bureaux résume bien quelques qualités d’architecture que nous développons.
Quel architecte vous a inspirés?
IDR: Mies van der Rohe, un des maîtres de l’architecture du 20e siècle. Ce n’est pas un style à imiter, mais une philosophie à suivre.
JR: Dans l’intemporalité, c’est Jean Tschumi, l’auteur du projet du siège de Nestlé, de la Vaudoise ou de plusieurs bâtiments témoins très importants de l’architecture moderne en Suisse romande.
KR: La réponse est difficile, j’ai une quantité de références, de gens qui m’ont marqués.
CL: Dans mes années de formation, j’ai été très intéressé par le Corbusier.
Quel est le rôle de l’architecte dans notre société?
IDR: La mission d’un architecte, c’est de rendre un service à la société, cela paraît évident. Mais l’avant-garde de l’architecture, ces dernières années, était très narcissique. Maintenant on commence à repenser notre mission et aller dans une direction diverse.
KR: Nous collaborons comme architectes dans un esprit de service tout à fait prioritaire.
JR: Le rôle de l’architecte enversl’environnement construit d’aujourd’hui, est fondamental. L’acte de construire ne peut pas être confié à n’importe qui et je pense que nous avons une grande responsabilité, en tant qu’architecte, envers la société.
Vous avez un bureau en Argentine, à Buenos Aires, où le contexte politique et règlementaire est complètement différent de la Suisse. Pouvez-vous nous livrer une anecdote qui caractérise cette différence?
IDR: En Suisse c’est trop organisé, et en Argentine, pas assez. Le système fait que la décision dépend souvent d’un fonctionnaire tenté d’imposer sa vision. En Suisse, au moins ce problème ne se pose pas.
JR: En Suisse, par contre, nous sommes préoccupés par des procédures administratives compliquées qui sclérosent les projets et la créativité.
KR: Entre la Suisse et l’Argentine, la connexion existe entre le travail, les intérêts techniques, et les liens avec notre passé. Des jeunes viennent faire un stage ici ou vont là-bas. Des échanges créatifs, techniques, et humains se mettent donc en place.
IDR: La «Estancia Morro Chico», un projet pour un élevage en Patagonie, tout au sud de l’Argentine, a profité du savoir-faire suisse pour les énergies renouvelables, et la partie logistique. Ce cas est représentatif de nos pratiques.
JR: En Suisse, la lourdeur des processus administratifs pèse sur les projets.
Quel est le rayon d’action géographique que vous aimeriez atteindre, en plus de l’Europe et de l’Amérique du Sud?
IDR: A l’international nous participons à des concours. Nous sommes très ouverts, mais ce n’est pas une stratégie commerciale, plutôt par intérêt architectural.
Supervisez-vous chaque projet ou donnez-vous une grande autonomie à vos collaborateurs?
IDR: Nos collaborateurs sont heureux des possibilités d’autonomie dont ils bénéficient chez nous.
KR: Avec la participation active de la Direction dans tous les projets.
IDR: La cohérence de chaque œuvre compte, ce qui ne veut pas dire que chacun fait ce qu’il veut.
JR: L’identité architecturale du bureau est reconnue, ces valeurs sont transmises par les collaborateurs.
IDR: Nous recherchons un fonctionnement participatif, avec le souci de garantir la cohérence de l’œuvre.
JR: Nous avons environ cinquante projets en cours. Laisser des responsabilités et une autonomie aux chefs de projets est motivant et stimulant.
Le design et l’architecture d’intérieur sont le troisième pilier de votre bureau. Avez-vous des matériaux de prédilection pour l’architecture d’intérieur? Avec lequel préférez-vous travailler?
KR: Dans L’architecture, les matériaux reflètent la logique du projet plus qu’un choix à priori.
JR: Il y a toujours une approche par rapport à l’authenticité d’un matériau. Nous collaborons aussi avec des artistes, par exemple pour le projet de logement des étudiants de l’epfl.
Votre situation actuelle correspond-elle à ce que vous imaginiez dans la carrière d’architecte?
CL: Je n’ai jamais eu une vision très claire à long terme, mais je n’ai pas été déçu.J’ai pu faire un doctorat sur le logement social en Argentine – notre discipline est tellement riche que chacun peut y trouver sa voie.
IDR: L’aspect créatif rêvé en étant étudiant, confronté à la réalité quotidienne, est une question commune à tous les architectes. Personnellement, je peux dédier assez de temps à l’aspect créatif, je suis donc plus que satisfait de la situation actuelle.
KR: Je suis également content de cet équilibre entre notre rôle créatif et la gestion d’une entreprise qui emploie 70 collaborateurs.
JR: Les opportunités ont créé la croissance. Nous nous sommes organisés pour créer une ambiance de travail. Il est fondamental que nos collaborateurs puissent s’identifier et avoir plaisir à travailler.
Jacques Richter (JR): Je suis tombé dedans depuis tout petit, mon père et mon grand-père étaient architectes, je n’ai jamais pensé à une autre alternative.
Ignacio Dahl Rocha (IDR): Il y a aucun architecte dans ma famille. J’ai cherché un domaine où je pouvais combiner mes intérêts artistiques, techniques, sociologiques, et dans l’architecture il y avait tout cela.
Kenneth Ross (KR): L’architecture s’est imposée, cela paraissait assez évident et un peu mystérieux …
Christian Leibbrandt (CL): L’architecture couvre un spectre extrêmement large, des sciences humaines aux sciences dures, techniques. Cela a confirmé mon choix.
Quel projet vous tient le plus à cœur?
KR: Pour moi, c’est toujours le prochain.
JR: Certains projets ont marqué l’histoire du bureau plus que d’autres. Rénover le siège de Nestlé à Vevey était très important. Plus récemment, la réalisation du Swisstech Convention Center, une expérience qui a donné une visibilité importante au bureau.
IDR: A une période nous avons travaillé pour IMD, et deux projets me tiennent particulièrement à cœur: le Meeting Place, un pavillon en bois, le restaurant du campus, et le tout dernier bâtiment le IMD Mærsk Mc-Kinney Møller Center.
CL: Le Quartier des Uttins à Rolle qui a une identité particulière qu’on ressent très fort – ce quartier mixte habitation et bureaux résume bien quelques qualités d’architecture que nous développons.
Quel architecte vous a inspirés?
IDR: Mies van der Rohe, un des maîtres de l’architecture du 20e siècle. Ce n’est pas un style à imiter, mais une philosophie à suivre.
JR: Dans l’intemporalité, c’est Jean Tschumi, l’auteur du projet du siège de Nestlé, de la Vaudoise ou de plusieurs bâtiments témoins très importants de l’architecture moderne en Suisse romande.
KR: La réponse est difficile, j’ai une quantité de références, de gens qui m’ont marqués.
CL: Dans mes années de formation, j’ai été très intéressé par le Corbusier.
Quel est le rôle de l’architecte dans notre société?
IDR: La mission d’un architecte, c’est de rendre un service à la société, cela paraît évident. Mais l’avant-garde de l’architecture, ces dernières années, était très narcissique. Maintenant on commence à repenser notre mission et aller dans une direction diverse.
KR: Nous collaborons comme architectes dans un esprit de service tout à fait prioritaire.
JR: Le rôle de l’architecte enversl’environnement construit d’aujourd’hui, est fondamental. L’acte de construire ne peut pas être confié à n’importe qui et je pense que nous avons une grande responsabilité, en tant qu’architecte, envers la société.
Vous avez un bureau en Argentine, à Buenos Aires, où le contexte politique et règlementaire est complètement différent de la Suisse. Pouvez-vous nous livrer une anecdote qui caractérise cette différence?
IDR: En Suisse c’est trop organisé, et en Argentine, pas assez. Le système fait que la décision dépend souvent d’un fonctionnaire tenté d’imposer sa vision. En Suisse, au moins ce problème ne se pose pas.
JR: En Suisse, par contre, nous sommes préoccupés par des procédures administratives compliquées qui sclérosent les projets et la créativité.
KR: Entre la Suisse et l’Argentine, la connexion existe entre le travail, les intérêts techniques, et les liens avec notre passé. Des jeunes viennent faire un stage ici ou vont là-bas. Des échanges créatifs, techniques, et humains se mettent donc en place.
IDR: La «Estancia Morro Chico», un projet pour un élevage en Patagonie, tout au sud de l’Argentine, a profité du savoir-faire suisse pour les énergies renouvelables, et la partie logistique. Ce cas est représentatif de nos pratiques.
JR: En Suisse, la lourdeur des processus administratifs pèse sur les projets.
Quel est le rayon d’action géographique que vous aimeriez atteindre, en plus de l’Europe et de l’Amérique du Sud?
IDR: A l’international nous participons à des concours. Nous sommes très ouverts, mais ce n’est pas une stratégie commerciale, plutôt par intérêt architectural.
Supervisez-vous chaque projet ou donnez-vous une grande autonomie à vos collaborateurs?
IDR: Nos collaborateurs sont heureux des possibilités d’autonomie dont ils bénéficient chez nous.
KR: Avec la participation active de la Direction dans tous les projets.
IDR: La cohérence de chaque œuvre compte, ce qui ne veut pas dire que chacun fait ce qu’il veut.
JR: L’identité architecturale du bureau est reconnue, ces valeurs sont transmises par les collaborateurs.
IDR: Nous recherchons un fonctionnement participatif, avec le souci de garantir la cohérence de l’œuvre.
JR: Nous avons environ cinquante projets en cours. Laisser des responsabilités et une autonomie aux chefs de projets est motivant et stimulant.
Le design et l’architecture d’intérieur sont le troisième pilier de votre bureau. Avez-vous des matériaux de prédilection pour l’architecture d’intérieur? Avec lequel préférez-vous travailler?
KR: Dans L’architecture, les matériaux reflètent la logique du projet plus qu’un choix à priori.
JR: Il y a toujours une approche par rapport à l’authenticité d’un matériau. Nous collaborons aussi avec des artistes, par exemple pour le projet de logement des étudiants de l’epfl.
Votre situation actuelle correspond-elle à ce que vous imaginiez dans la carrière d’architecte?
CL: Je n’ai jamais eu une vision très claire à long terme, mais je n’ai pas été déçu.J’ai pu faire un doctorat sur le logement social en Argentine – notre discipline est tellement riche que chacun peut y trouver sa voie.
IDR: L’aspect créatif rêvé en étant étudiant, confronté à la réalité quotidienne, est une question commune à tous les architectes. Personnellement, je peux dédier assez de temps à l’aspect créatif, je suis donc plus que satisfait de la situation actuelle.
KR: Je suis également content de cet équilibre entre notre rôle créatif et la gestion d’une entreprise qui emploie 70 collaborateurs.
JR: Les opportunités ont créé la croissance. Nous nous sommes organisés pour créer une ambiance de travail. Il est fondamental que nos collaborateurs puissent s’identifier et avoir plaisir à travailler.