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La ville vue par un double regard: celui du créateur qui en donne sa vision et celui du spectateur.

L’image de la ville vue par le cinéma

Le cinéma est un fait urbain relativement récent. Inventé en ville dans le contexte de la ­recherche appliquée, il est né pour mettre en mouvement par succession une série d’images fixes. Plus que de parler de l’image de la ville vue par le cinéma, on pourrait encore plus précisément parler de l’image du cinéma vue par la ville car elle possède bien plus d’étapes dans son évolution.
Mais la ville, autant que le cinéma raconte une histoire. Une ville est un film, quelle qu’elle soit en ce sens qu’elle est une succession de séquences spatiales et narratives. Le plan est l’unité minimale du film, il faut plusieurs plans pour former une scène, d’autres encore pour former une séquence. Le mimétisme de vocabulaire va plus loin avec la notion d’échelle: au cinéma, l’échelle des plans est la manière de cadrer un personnage (plan moyen, plan américain, gros plan etc…) ou un décor (plan général, grand ensemble, plan d’ensemble etc…). Ces similitudes de langage peuvent et doivent influencer des similitudes dans la manière de traiter la ville, à savoir subjectivement. Prenons le parti d’un discours engagé!

Dans le genre du Western, la ville est avant tout un décor, une succession de façades alignées afin de mettre en valeur la tension entre personnages. La perspective est filmée pour asseoir les liens entre protagonistes. Certains équipements publics s’octroient une place incontournable : la rue devient le terrain d’accueil du duel, le bar est le lieu des combats autant que du repos, la gare est aussi désormais l’espace de toutes les autres directions. L’instance du pouvoir est celle de la prison contrôlée par le shérif… La codification des scènes influence directement le rôle joué par la ville. Les activités de la vie urbaine sont donc directement traduites dans le monde du western. La ville qui se montrait très en mouvement dans les films muets devient petit à petit plus lente et plus tendue. Le Western spaghetti qui renouvelle le genre dans les années 60 amène aussi plus de complexité aux personnages qui ne sont plus uniquement bons ou mauvais, Il s’émancipe des stéréotypes de la ville. Son extension est ­désormais montrée, filmée et renforcée.

Arrêtons-nous maintenant sur les rapports de projection. Un personnage projette parfois sa personnalité directement sur la ville dans laquelle il évolue, modifiant irrémédiablement cette dernière. Le spectateur regarde donc à travers 2 regards superposés: celui de la caméra et celui du protagoniste. Mais parfois, c’est la ville qui est personnifiée et qui nous montre un visage en rapport direct à l’humain: Fritz Lang imagine une Métropolis qui vit, respire et semble se nourrir des êtres humains devenus rouages de la machine infernale… La critique est forte et fortement ancrée dans son époque.

L’image futuriste de la ville

Chaque ville a son histoire. Chaque ville du cinéma a son histoire exacerbée. Le fonctionnement de nos sociétés y est transcendé. Le cinéma apparaît aussi comme un vecteur de peur sur la ville (film d’Henry ­Verneuil, 1975). Cet autre exemple pour dire aussi combien la culture avec laquelle on regarde la ville au cinéma nous influence. La subjectivité se retrouve donc du côté du cinéaste et du spectateur, en même temps que du côté de l’architecte et du maître d’ouvrage.

Allons plus loin avec les films de science-fiction. Quel autre genre cinématographique autant que littéraire est rempli de symboles et donne une image futuriste de la ville? Elle y est lointaine et fantastique mais la trame et ses composants nous paraissent très proches, retrouvant les tensions, les peurs et les désirs que nous éprouvons dans le monde urbain réel. On y trouve aussi un paradoxe: la ville est perçue et montrée comme ordonnée et sauvage à la fois. De plus, elle devient soit un décor important, soit un personnage à part entière. Dans Star Wars, la ville planète de Coruscant reflète l’étalement urbain. La ville gratte-ciel du Cinquième élément exploite et accentue son élévation. Toutes les scènes de Blade Runner ont lieu en fin de journée, la nuit, ou sous la pluie. La ville est le lieu sombre par excellence, éclairée de la main de l’homme. La couleur donne une vision de Los Angeles devenue mégapole industrielle. L’espace intérieur se confond avec son environnement extérieur, il est tout aussi sombre et vaste. Dark City d’Alex Proyas est un bon exemple de film où la perte de mémoire est symbolisé par l’urbain. La ville est perpétuellement modifiée par des «étrangers», aussi bien dans sa forme que dans l’esprit des citadins. Tous sont en fait le fruit d’expériences visant à comprendre l’âme humaine. Ainsi, un individu peut complètement changer de statut social après une transformation. Seul un homme ne subit pas ses changements, et il ne peut au départ qu’être le témoin de l’évolution des relations humaines et des codes sociaux qui sont bouleversés autour de lui. Il n’a donc plus de repères, sauf la territorialité à laquelle il se confronte au cours du film, il en expérimente alors les limites et ce n’est que le seul élément qui lui prouve qu’il existe réellement.

Une vision biaisée

Le cinéma donne une vision subjective de la ville, c’est un instantané. Adapter la ville au cinéma, c’est la focaliser, la faire passer à travers l’œil de la caméra. C’est donc en donner une vision biaisée, toujours orientée dans le sens d’une histoire et d’une atmosphère, et finalement la vision de l’architecte ou de l’urbaniste doit être de la même valeur. Quelle chance d’avoir un tel outil à portée qui amplifie les constituants de l’urbain et qui prend parti. Quelle chance de pouvoir observer un des contextes d’exercice de l’architecture avec autant de recul! Admirons la subjectivité du film, affirmons nos choix et nos points de vue. Soyons de ces acteurs engagés qui donnent plus qu’une simple lecture plate de la ville. Quelle chance de voir se questionner la ville sur son propre fonction­nement, de la même manière que le projet de l’architecte progresse par aller-retour! Architecte, sois le réalisateur de ton bâtiment, va sans te retourner et regarde le fruit de tes pensées à travers le regard d’un autre! Fais de ton bâtiment un film, qu’il appartienne aux autres car c’est son rôle, donne-lui vie et laisse-le vivre. Usager, sois aussi fin observateur devant l’architecture que tu peux l’être devant un film, mire le décor qui t’entoure, sois l’acteur de ta ville.

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